samedi 28 juillet 2007

Histoire Terminale ES la décolonisation

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Géographie Terminale ES Mondialisation

Géographie Terminale S Mondialisation

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Terminale ES Guerre froide

Les grands modèles idéologiques et la confrontation Est – Ouest de 1945 au milieu des années 70.

Introduction. Les conditions de la victoire de la Grande Alliance sur les forces de l’Axe créent une situation nouvelle en 1945 : le monde apparaît dominé par deux superpuissances : les Etats-Unis à l’ouest et l’URSS à l’est. Or ces pays sont porteurs de deux modèles idéologiques totalement différents et antinomiques : démocratie libérale et capitalisme aux E-U, dictature et économie collectivisée en URSS.
Dès lors les deux Grands entreront vite, entre 1945 et 1947, dans une situation de confrontation généralisée qui se terminera avec l’effondrement de l’URSS en 1991. Un conflit très long (plus de 40 ans), à échelle planétaire, mais un conflit d’un type nouveau dont les règles spécifiques émergeront peu à peu au fil des crises et des rapprochements entre les deux superpuissances. A ce conflit nouveau, deux Américains, un financier d’abord (Bernard Baruch) puis un journaliste (Walter Lippman), ont appliqué dés 1947 le terme de « guerre froide ».
Le sujet suppose l’entrecroisement de deux problématiques distinctes : la première porte sur les deux modèles de vie à vocation universelle qui sont en jeu au cœur du conflit et répond à cette question : au nom de quels modèles idéologiques les deux blocs s’opposent-ils ? La seconde problématique prend en compte la mise en place et le déroulement de la guerre froide entre l’Est et l’Ouest et répond à cette question : comment évolue ce conflit et quelles sont les règles qui le caractérisent ?
Ces deux problématiques s’insèrent dans le cadre d’une durée qui ne prend en compte qu’une partie de la guerre froide : de 1945 au milieu des années 70, excluant donc la dernière phase qui après une ultime accélération des tensions aboutira à l’effondrement du modèle soviétique et à la disparition de l’URSS.
Le plan proposé ici inversera l’ordre de succession de ces problématiques, préférant définir le cadre d’évolution de l’opposition Est / Ouest à échelle planétaire pour, dans un deuxième temps, observer comment les modèles idéologiques américain et soviétique se structurent et réagissent à l’intérieur de ce contexte de confrontation globale.

ECJS Terminale ES

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Histoire Terminale ES année 45

Le monde en 1945.

Problématique : En septembre 1945 s’achèvent six années d’une guerre mondiale et apocalyptique. La victoire des Alliés, très lourde en sacrifices, permet de constater l’ampleur des destructions. Tous espèrent que ce sera la dernière et les dirigeants s’efforcent de se donner des instruments d’une paix éternelle. L ‘année 1945 est donc comme un pont, une charnière entre deux mondes, entre deux temps. En quoi constitue-t-elle réellement la fin d’un monde et en même temps comment parvient-elle à donner naissance à un nouvel ordre mondial capable d’assurer cette paix tant attendue ?

1. Un lourd bilan

A. Un bilan humain catastrophique.

- La guerre la plus meurtrière de l’histoire : plus de 50 millions de morts donc 5 fois plus que la Première Guerre mondiale. Cela est lié aux caractères fondamentaux de ce second conflit mondial : c’est une guerre planétaire, de longue durée (6 ans). C’est aussi une guerre idéologique et totale : la diabolisation de l’adversaire, la recherche de la capitulation sans condition ont conduit les adversaires à utiliser tous les moyens pour vaincre
- Pour la première fois, la population civile est plus touchée que les soldats. On évalue les pertes civiles à 52% des pertes totales (1 mort sur 2 est civil).
Cela s’explique par plusieurs causes. D’abord, les bombardements de villes dans une stratégie de terreur. Exemples : Londres dans la bataille d’Angleterre, Dresde (doc 5 p25 : 140 000 morts), Hambourg, Tokyo, Hiroshima et Nagasaki. Ensuit, la mise en place par les Nazis dès 1941 des conditions d’extermination systématique de populations : en URSS puis dans le cadre du génocide avec plus de 5 millions de juifs et 200 000 Tziganes exécutés de la fin 1941 à 1945. A cela s’ajoutent les épidémies, les privations, les résistants exécutés car, qualifiés de « terroristes », ils ne sont pas alors plus protégés par la convention de Genève sur les prisonniers de guerre.
- Le bilan est contrasté entre pays.
* Classement d’informations. Critère : pays plus et moins touchés.
* Les pays les plus touchés sont : en premier lieu, l’URSS, de loin le plus touché en valeur absolue : près de 25 millions de morts. Cela s’explique par la transformation que Hitler a donné à la guerre à partir de juin 1941 : elle est devenue une guerre d’extermination à l’égard des Slaves et du communisme. De plus, l’effort militaire allemand a été très important sur le front est. La Pologne est aussi le pays le plus touché mais en chiffre relatif : 18% de sa population. Les causes en sont la présence d’une forte population juive, d’où 3 millions de juifs polonais morts en 4 ans et l’aryanisation de la Pologne (purification ethnique). L’Allemagne est aussi très touchée avec 6 millions de victimes.
* Les pays les moins touchés sont : en premier lieu : les E-U avec 300 000 morts Or les E-U étaient présents sur les 2 théâtres d’opération de l’Asie et de l’Europe Mais ils ne sont intervenus que en 1942 et leur territoire a été sauvegardé. La France, avec 600 000 morts, a des pertes assez nombreuses pour un pays ayant signé l’armistice dès 1940. Mais les représailles des SS et de la Gestapo contre les résistants, les privations et surtout l’arrivée de la guerre sur le territoire même à partir des débarquements de 1944 explique ce chiffre.
- Des migrations les plus importantes de l’histoire dans un temps court.
* On évalue à près de 30 millions le nombre de personnes déplacées entre 1944 et 1946. Ce sont des déportés et prisonniers de guerre qui rentrent chez eux, des Allemands fuyant l’Armée Rouge ou expulsés des territoires enlevés.

B. Ampleur des destructions.

- Bilan contrasté : pays en croissance industrielle et pays dont l’appareil industriel a été plus ou moins détruit.
- Etats-Unis : leur potentiel industriel est en développement grâce à la guerre car ils ont servi d’usine aux Alliés et leur territoire a été préservé de tout bombardement. A la fin de la guerre, ils détiennent les 2/3 du stock d’or mondial et sont les créanciers du monde. Les salaires de la population américaine augmentent et la consommation de masse s’intensifie.
- D’autres pays ont profité de l’absence de la concurrence économique européenne pour se développer : Argentine, Brésil ou Inde.
- L’Europe : la plus grande partie de l’Europe est ravagée et l’appareil industriel plus ou moins détruit. La production industrielle de l’Europe a diminué de 50% depuis 1939. Exemples sur le document: Allemagne, indice 37, France, indice 85, Royaume-Uni, indice 100. L’URSS a été ravagée dans sa partie occidentale. Les bombardements intenses ont détruit les villes, les centres industriels, les axes de communication. D’où pénurie, rationnement et inflation. Les Etats sont endettés.
- Le Japon n’est plus capable d’assurer son ravitaillement.

C. Le traumatisme moral. Extrait de film : la découverte des camps de concentration et d’extermination par les Alliés. + doc 1 p. 18

- La libération des camps nazis a révélé l’horreur absolue : 3 300 000 soldats russes sont morts sur les 5 700 000 prisonniers. Près de 6 millions de Juifs et 200 000 Tziganes dans la « solution finale ». L’utilisation de la bombe atomique a Hiroshima et Nagasaki en août 1945 comme arme nouvelle de destruction accroît l’inquiétude des plus conscients.
- C’est l’émergence d’une culture de guerre qui a transformé des hommes ordinaires en bourreaux et tueurs professionnels. Culture de guerre = les mentalités sont imprégnées de la haine de l’ennemi, du caractère sacré de la guerre, de l’idée de croisade du bien contre le mal. Dès lors, les tabous limitant la violence sont tombés et les opinions publiques ont accepté que soient utilisés des moyens inimaginables avant la guerre.
- D’où crise de confiance des valeurs humanistes qui fondent la culture occidentale : la confiance dans la perfectibilité de l’homme et dans l’influence bienfaisante de la civilisation européenne extrêmement riche. Ces valeurs n’ont pas suffi à empêcher dans le cas de la Shoah des milliers d’hommes de préparer efficacement et froidement le crime le plus monstrueux de tous les temps.
- Pourtant, dans leur majorité, les peuples ne sont pas gagnés par le pessimisme : des élections libres sont prévues ; partout le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est affirmé. Le pacifisme semble triompher et tous semblent adhérer à la déclaration des Nations Unies de 1945 : coopérer pour éviter à tout jamais une guerre. Le baby-boom est porté par cet optimisme.
- Le 20 novembre 1945 commence le procès de Nuremberg qui doit permettre le jugement des criminels de guerre nazis. C’est alors qu’est élaboré la notion de « crime contre l’humanité » : nouvelle notion de droit international, elle vise toute action dont le but est de détruire ou asservir un groupe humain pour des raisons religieuses, politiques raciales ou culturelles. 21 dignitaires nazis dont Goering sont ainsi jugés. Voir dossier p. 26-27.





2. Un monde nouveau.

Un nouvel ordre mondial apparaît placé sous la domination de deux grandes puissances (Etats-Unis et Union soviétique). Il consacre l’affaiblissement de l’Europe et tente de mettre en place les institutions qui doivent garantir la paix.

A. Une carte d’un monde modifié.

· En Europe : l’Union soviétique obtient de nouvelles frontières. La puissance de l’Armée Rouge et les pressions qu ‘elle exerce dans les pays qu’elle occupe (Europe orientale) lui permet d’annexer de nombreux territoires : les pays baltes, une partie de la Pologne et de la Finlande. La Pologne voit son territoire déplacé vers l’ouest de 200 km aux dépens de l’Allemagne pour compenser les pertes dues aux acquisitions soviétiques. L’Allemagne est partagée provisoirement en 4 zones d’occupation (américaine, britannique française et soviétique). La ville de Berlin est aussi divisée en 4 secteurs. L’Allemagne n’existe donc plus en tant qu’Etat. Ces décisions ont été prises lors d’une réunion entre Roosevelt, Churchill et Staline à Yalta en URSS, au bord de la mer Noire ( Crimée) entre le 4 et le 11 février 1945 (voir carte p 21 et doc 2 p 29).
· En Asie. Le Japon perd son empire. Il est occupé par les troupes américaines qui imposent au Japon une démocratie et une démilitarisation. La Corée qui doit accéder à l’indépendance, est partagée le long du 38è parallèle en 2 zones d’occupation, soviétique au nord et américaine au sud.

A. Les nouveaux rapports de force.

- Les Etats-Unis dominent le monde. Ils étaient au centre géostratégique pendant la guerre (entre Europe et Asie) fournissant aux deux autres puissances informations, matériels et appuis militaires. Ils sont seuls en 1945 à posséder l’arme atomique. Leur suprématie est aussi économique : ils peuvent aider financièrement l’Europe et surtout, à la conférence de Bretton Woods en 1944, ils ont obtenu de faire du dollar la référence de toutes les monnaies des pays capitalistes : les aides alimentaires des pays touchés par la guerre ne se payent le plus souvent qu’en dollars et les Etats sont donc obligés de vendre leur stock d’or pour acheter des dollars. Les Etats-Unis vendent donc et des denrées et des dollars. D’où cette expansion d’après-guerre. Voir article IV du doc 5 page 29.
- Seule l’Union soviétique semble capable de contester cette puissance. Les bases de sa force sont : la puissance de l’Armée rouge et son prestige car elle a libéré l’Europe orientale et est porteuse d’une idéologie de la libération du prolétariat (le communisme). Staline favorise la formation de gouvernements dominés par les communistes en Europe orientale.
- Dès lors, très vite, l’Alliance se fissure pour laisser place à une méfiance réciproque : par exemple, lors de la conférence de Potsdam en juillet-août 1945, près de Berlin. Elle réunit Staline, Truman (le successeur de Roosevelt) et le premier ministre britannique Attlee (successeur de Churchill). A cette réunion, aucun accord n’est trouvé concernant la situation des territoires de l’Europe orientale contrôlés par l’URSS et en particulier sur l’organisation d’élections libres. En Roumanie, l’URSS a imposé sa loi et en Pologne elle a refusé d’ouvrir le gouvernement procommuniste à d’autres formations politiques. D’autre part, Truman vient d’apprendre que le premier essai de l’arme atomique fabriquée par les Etats-Unis est une réussite et il est alors pressé de faire de la victoire sur le Japon une victoire américaine.


B. Les peuples colonisé commencent à contester la domination coloniale européenne :
- en Algérie, le 8 mai 1945, à Sétif, des manifestations arabes sont écrasées dans le sang avec une violence inouïe par l’armée, la gendarmerie et la population française d’Algérie.
- Septembre 1945, Hô Chi Minh annonce la création de la République du Viêt-Nam, au cœur de la possession française de l’Indochine.


C. De nouvelles institutions internationales pour une paix durable.

- L’organisation des Nations Unies : organigramme page 31.
* Lors de la conférence de San Francisco, 50 Etats fondateurs adoptent une Charte des Nations Unies (juin 1945).
* Ses buts : assurer la paix, le respect des droits de l’homme et le développement des pays.
* Ceux-ci sont membres de l’Assemblée générale et ont un voix chacun pour voter. Mais l’Assemblée n’a qu’un pouvoir de recommandation.
* Le pouvoir de décision est au Conseil de Sécurité. Or là, l’organisation accorde un rôle prépondérant aux 5 grands vainqueurs: les Etats-Unis, l’URSS, la France, le Royaume-Uni et la Chine possèdent un siège permanent au Conseil et ont un droit de veto bloquant ainsi toute décision. Les 6 puis 10 autres membres sont élus pour 2 ans.
* Le Secrétaire général est élu pour 5 ans : il propose au Conseil de Sécurité et supervise l’utilisation des casques bleus

- Les E-U veulent instaurer une organisation économique du monde capable d’assurer la reconstruction du monde et d’éviter les crises économiques. D’où création en 1944 de 2 institutions internationales :
* A la conférence de Bretton Woods en juillet 1944, création du FMI (Fonds Monétaire International) dont le but est de veiller à la stabilité économique et financière du monde et d’intervenir dans les situations de crise économique régionale ou internationale. Son siège est à Washington. Le moyen d’action du FMI est financier et provient du versement par chaque Etat membre d’une somme proportionnelle à sa richesse. Les E-U contribuent à eux seuls en 1944 pour 31% du total du Fonds. Voir doc 5 page 29.
* création de la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) ou Banque mondiale. Son siège est à Washington. Ses 2 buts sont de financer la reconstruction des pays ruinés par la guerre et d’aider les pays en retard de développement. Les E-U participent plus que les autres Etats à la constitution du fonds commun de la banque et ont de ce fait un droit de veto sur l’utilisation de ce fonds.

Conclusion.
Par les destructions qu’elle occasionne en Europe et en Asie, par le traumatisme moral qu’elle crée dans les populations, la Seconde Guerre mondiale apparaît comme une période de rupture puisqu’elle anéantit l’ordre ancien dans lequel l’Europe jouait une rôle important. Mais cette période débouche aussi sur un ordre nouveau dominé par deux superpuissances, les Etats-Unis et l’Union soviétique. L’année 1945 apparaît donc comme une année charnière qui voit l’émergence d’un monde nouveau avec les prémices de la décolonisation, la division du monde en 2 blocs idéologiques (capitaliste et libéralisme contre collectivisation et dictature) et l’émergence des conditions d’une prospérité future. Mais les espoirs de paix et les principes de l’ONU seront très vite remis en cause par une guerre d’un type nouveau entre les superpuissances.












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cours 2
Les grands modèles idéologiques et la confrontation Est – Ouest de 1945 au milieu des années 70.

Introduction. Les conditions de la victoire de la Grande Alliance sur les forces de l’Axe créent une situation nouvelle en 1945 : le monde apparaît dominé par deux superpuissances : les Etats-Unis à l’ouest et l’URSS à l’est. Or ces pays sont porteurs de deux modèles idéologiques totalement différents et antinomiques : démocratie libérale et capitalisme aux E-U, dictature et économie collectivisée en URSS.
Dès lors les deux Grands entreront vite, entre 1945 et 1947, dans une situation de confrontation généralisée qui se terminera avec l’effondrement de l’URSS en 1991. Un conflit très long (plus de 40 ans), à échelle planétaire, mais un conflit d’un type nouveau dont les règles spécifiques émergeront peu à peu au fil des crises et des rapprochements entre les deux superpuissances. A ce conflit nouveau, deux Américains, un financier d’abord (Bernard Baruch) puis un journaliste (Walter Lippman), ont appliqué dés 1947 le terme de « guerre froide ».
Le sujet suppose l’entrecroisement de deux problématiques distinctes : la première porte sur les deux modèles de vie à vocation universelle qui sont en jeu au cœur du conflit et répond à cette question : au nom de quels modèles idéologiques les deux blocs s’opposent-ils ? La seconde problématique prend en compte la mise en place et le déroulement de la guerre froide entre l’Est et l’Ouest et répond à cette question : comment évolue ce conflit et quelles sont les règles qui le caractérisent ?
Ces deux problématiques s’insèrent dans le cadre d’une durée qui ne prend en compte qu’une partie de la guerre froide : de 1945 au milieu des années 70, excluant donc la dernière phase qui après une ultime accélération des tensions aboutira à l’effondrement du modèle soviétique et à la disparition de l’URSS.
Le plan proposé ici inversera l’ordre de succession de ces problématiques, préférant définir le cadre d’évolution de l’opposition Est / Ouest à échelle planétaire pour, dans un deuxième temps, observer comment les modèles idéologiques américain et soviétique se structurent et réagissent à l’intérieur de ce contexte de confrontation globale.

Histoire Terminale S Année 1945

Le monde en 1945.

Introduction
En septembre 1945 s’achèvent six années d’une guerre mondiale et apocalyptique entre l’Axe et la Grande Alliance. La guerre a généré une violence sans limite : génocide, civils brûlés vifs ou irradiés par les armes nucléaires.
Cette guerre n’est pas seulement une guerre entre pays mais aussi une guerre des idéologies. Face aux idéologies fascistes de l’Axe, les idéologies libérale et communiste se sont alliées malgré leurs contradictions.
Le monde en 1945 est donc marqué sauvagement par cette guerre sans précédent mais en même temps une situation nouvelle se met en place car les peuples espèrent que la guerre sera la dernière et parce que leurs dirigeants s’efforcent de donner au monde les instruments d’une paix éternelle sous forme d’institutions internationales.
L ‘année 1945 est donc comme un pont, une charnière entre deux mondes, entre deux temps. En quoi constitue-t-elle réellement la fin d’un monde et en même temps comment parvient-elle à donner naissance à un nouvel ordre mondial capable d’assurer cette paix tant attendue ?
A cette double problématique correspondent deux parties : la première dresse le bilan du conflit, la seconde envisage le nouvel ordre mondial issu de la guerre.

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Affrontement entre les Etats-Unis et l’URSS de 1945 à 1991.

Séquence 1. Le monde en 1945.

Introduction
En septembre 1945 s’achèvent six années d’une guerre mondiale et apocalyptique entre l’Axe et la Grande Alliance. La guerre a généré une violence sans limite : génocide, civils brûlés vifs ou irradiés par les armes nucléaires.
Le monde en 1945 est donc marqué sauvagement par cette guerre sans précédent mais en même temps une situation nouvelle se met en place car les peuples espèrent que la guerre sera la dernière et parce que leurs dirigeants s’efforcent de donner au monde les instruments d’une paix éternelle sous forme d’institutions internationales.
L ‘année 1945 est donc comme un pont, une charnière entre deux mondes, entre deux temps. En quoi constitue-t-elle réellement la fin d’un monde et en même temps comment parvient-elle à donner naissance à un nouvel ordre mondial capable d’assurer cette paix tant attendue ?
A cette double problématique correspondent deux parties : la première dresse le bilan du conflit, la seconde envisage le nouvel ordre mondial issu de la guerre.


1. Un lourd bilan

A. Un bilan humain catastrophique.

- La guerre la plus meurtrière de l’histoire : plus de 50 millions de morts donc 5 fois plus que la Première Guerre mondiale. Cela est lié aux caractères fondamentaux de ce second conflit mondial : c’est une guerre planétaire, de longue durée (6 ans). C’est aussi une guerre idéologique et totale : la diabolisation de l’adversaire, la recherche de la capitulation sans condition ont conduit les adversaires à utiliser tous les moyens pour vaincre
- Pour la première fois, la population civile est plus touchée que les soldats.
Cela s’explique par plusieurs causes. D’abord, les bombardements de villes dans une stratégie de terreur. Exemple : à Dresde (Allemagne) en une nuit, le 13 février 1945, 150 000 personnes périssent dans les bombardements, Hiroshima et Nagasaki. Ensuit, la mise en place par les Nazis dès 1941 des conditions d’extermination systématique de populations dans le cadre du génocide avec plus de 5 millions de juifs et 200 000 Tziganes exécutés. A cela s’ajoutent les épidémies, les privations, les résistants exécutés.
- Le bilan est contrasté entre pays.
* Les pays les plus touchés sont : en premier lieu, l’URSS, de loin le plus touché en valeur absolue : près de 21 millions de morts. Cela s’explique par la transformation que Hitler a donné à la guerre à partir de juin 1941 : elle est devenue une guerre d’extermination à l’égard des Slaves et du communisme. L’Allemagne est aussi très touchée avec 6 millions de victimes.
* Les pays les moins touchés sont : en premier lieu : les E-U avec 300 000 morts Or les E-U étaient présents sur les 2 théâtres d’opération de l’Asie et de l’Europe Mais leur territoire a été sauvegardé.


B. Ampleur des destructions.

Le bilan est contrasté :
- Etats-Unis : leur potentiel industriel est en développement grâce à la guerre car ils ont servi d’usine aux Alliés et leur territoire a été préservé de tout bombardement. A la fin de la guerre, ils détiennent 2/3 du stock d’or mondial et sont les créanciers du monde. Les salaires de la population américaine augmentent et la consommation de masse s’intensifie.

- L’Europe : la plus grande partie de l’Europe est ravagée et l’appareil industriel plus ou moins détruit. La production industrielle de l’Europe a diminué de 50% depuis 1939. Les bombardements intenses ont détruit les villes, les centres industriels, les axes de communication. D’où pénurie, rationnement et inflation. Les Etats sont endettés.
- Le Japon n’est plus capable d’assurer son ravitaillement.

C. Moralement, les populations sont partagées entre pessimisme et optimisme

- Pessimisme. La libération des camps nazis a révélé l’horreur absolue. L’utilisation de la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki en août 1945 comme arme nouvelle de destruction accroît l’inquiétude des plus conscients. Les tabous limitant la violence sont tombés et les opinions publiques ont accepté que soient utilisés des moyens inimaginables avant la guerre.
- L’angoisse générée par la nature de l’arme nucléaire (sa puissance destructrice sans parade) accentue le pessimisme des consciences
- Optimisme pour les progrès de la justice internationale. Le 20 novembre 1945 commence le procès de Nuremberg qui doit permettre le jugement des criminels de guerre nazis. C’est alors qu’est élaboré la notion de « crime contre l’humanité » : nouvelle notion de droit international, elle vise à punir toute action dont le but est de détruire ou asservir un groupe humain pour des raisons religieuses, politiques raciales ou culturelles. 21 dignitaires nazis sont ainsi jugés.


























Bac. Epreuve mineure.

Explication d’un document.

L’inquiétude d’un intellectuel après le bombardement d’Hiroshima.






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cours 2

2. Un nouvel ordre mondial.

Un nouvel ordre mondial apparaît placé sous la domination de deux grandes puissances (Etats-Unis et Union soviétique). Il consacre l’affaiblissement de l’Europe et tente de mettre en place les institutions qui doivent garantir la paix.

A. Une carte d’un monde modifié.

· En Europe. L’Union soviétique obtient de nouvelles frontières. La puissance de l’Armée Rouge et les pressions qu ‘elle exerce dans les pays qu’elle occupe (Europe orientale) lui permet d’annexer de nombreux territoires : les pays baltes, une partie de la Pologne et de la Finlande. L’Allemagne est partagée provisoirement en 4 zones d’occupation (américaine, britannique française et soviétique). La ville de Berlin est aussi divisée en 4 secteurs. L’Allemagne n’existe donc plus en tant qu’Etat. Ces décisions ont été prises lors d’une réunion entre Roosevelt, Churchill et Staline à Yalta en URSS, au bord de la mer Noire ( Crimée) en février 1945.
· En Asie. Le Japon perd son empire. Il est occupé par les troupes américaines qui imposent au Japon une démocratie et une démilitarisation. La Corée qui doit accéder à l’indépendance, est partagée le long du 38è parallèle en 2 zones d’occupation, soviétique au nord et américaine au sud.


A. De nouvelles institutions internationales pour une paix durable.

- L’organisation des Nations Unies.
* Lors de la conférence de San Francisco, 50 Etats fondateurs adoptent une Charte des Nations Unies (juin 1945).
* Ses buts : assurer la paix, le respect des droits de l’homme et le développement des pays.
* Ceux-ci sont membres de l’Assemblée générale et ont un voix chacun pour voter. Mais l’Assemblée n’a qu’un pouvoir de recommandation.
* Le pouvoir de décision est au Conseil de Sécurité. Or là, l’organisation accorde un rôle prépondérant aux 5 grands vainqueurs: les Etats-Unis, l’URSS, la France, le Royaume-Uni et la Chine possèdent un siège permanent au Conseil et ont un droit de veto bloquant ainsi toute décision. Les 6 puis 10 autres membres sont élus pour 2 ans.
* Le Secrétaire général est élu pour 5 ans : il propose au Conseil de Sécurité et supervise l’utilisation des casques bleus

- Les E-U veulent instaurer une organisation économique du monde capable d’assurer la reconstruction du monde et d’éviter les crises économiques. A la conférence de Bretton Woods (1944), ils ont obtenu :
* de faire du dollar la référence de toutes les monnaies des pays capitalistes. Le dollar est prépondérant dans les échanges.
*la création du FMI (Fonds Monétaire International) dont le but est de veiller à la stabilité économique et financière du monde et d’intervenir dans les situations de crise économique régionale ou internationale. Son siège est à Washington. Le moyen d’action du FMI est financier et provient du versement par chaque Etat membre d’une somme proportionnelle à sa richesse. Les E-U contribuent à eux seuls en 1944 pour 31% du total du Fonds.
* création de la BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) ou Banque mondiale. Son siège est à Washington. Ses 2 buts sont de financer la reconstruction des pays ruinés par la guerre et d’aider les pays en retard de développement. Les E-U participent plus que les autres Etats à la constitution du fonds commun de la banque et ont de ce fait un droit de veto sur l’utilisation de ce fonds.

Conclusion.
Par les destructions qu’elle occasionne en Europe et en Asie, par le traumatisme moral qu’elle crée dans les populations, la Seconde Guerre mondiale apparaît comme une période de rupture puisqu’elle anéantit l’ordre ancien dans lequel l’Europe jouait une rôle important. Mais cette période débouche aussi sur un ordre nouveau dominé par deux superpuissances, les Etats-Unis et l’Union soviétique. L’année 1945 apparaît donc comme une année charnière qui voit l’émergence d’un monde nouveau avec la division du monde en 2 blocs idéologiques (capitaliste et libéralisme contre collectivisation et dictature) et l’émergence des conditions d’une prospérité future. Mais les espoirs de paix et les principes de l’ONU seront très vite remis en cause par une guerre d’un type nouveau entre les superpuissances.




Questions de contrôle de connaissance possibles :
1. Caractériser la situation dans laquelle se trouve l’URSS en 1945.
2. Comment expliquer la prépondérance américaine en 1945 ?
3. Caractériser la situation dans laquelle se trouve l’Europe en 1945.
4. ONU, FMI, BIRD : comparez ces organisations. Comment prépare-t-elles le nouvel ordre mondial ?

L’objectif de ce contrôle n’est pas une composition de type bac mais de savoir si vous parvenez plus ou moins rapidement et facilement à manipuler des informations sur la base des schémas de cours pour construire des réponses ordonnées à ces questions